Think Tank ObésitéS

Objectifs

L’objet du Groupe Think Tank Obésités est de sensibiliser les professionnels de la santé, les patients, les pouvoirs publics, les médias à la réalité de l’obésité. Agir et réagir face à différentes situations ou positions, avec une justesse des propos, pour le service des patients, primum non nocere, est son état d’esprit.

L’immédiateté de l’information aujourd’hui produit des effets pervers sur ces populations fragilisées et perméables. Le groupe veut apporter des éclairages, amener la réflexion et le recul nécessaires sur ce sujet de santé publique. La réalité de l’obésité est celle d’une maladie complexe résultant d’une trajectoire « dynamique » unique pour chaque personne obèse. Cette grande complexité biologique, psychologique, sociale et culturelle, métabolique, génétique, comportementale, alimentaire s’exprime à travers une diversité de situations et donc de personnes. Elle traduit une inégalité entre les individus et souligne ainsi les différences intrinsèques entre chaque être humain. Elle sous-tend la nécessité d’un discours vrai et positif. Elle exige une approche et une prise en charge individuelle témoignant de l’art de la clinique, afin de bien traiter les patients.

Le caractère évolutif de la maladie, et l’existence d’un continuum justifient une prévention pour tous, d’autant que la guérison définitive et réelle à un stade avancé est actuellement inexistante. De nombreuses offres thérapeutiques à caractère souvent commercial, mais pas seulement, sont vouées à l’échec voire à l’aggravation.

Le Think Tank s’inscrit contre la fabrication des obésités.

Il doit avoir un discours éthique, respectueux de chaque personne et s’oppose à la stigmatisation. Il ne peut être dogmatique ; il ne détient pas la vérité et vise à contribuer à un autre regard sur cette maladie.

Le Think Tank Obésités a été fondé le 2 juillet 2013 et ses membres sont :

  • Sylvie Benkemoun, psychologue clinicienne
  • Patrick Bergevin, chirurgien digestif au Centre Hospitalier Privé de Montgardé (Yvelines)
  • Solenn Carof, sociologue et enseignante à Sciences Po Paris
  • Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste
  • Catherine Grangeard, psychanalyste spécialiste des questions d’obésité
  • Jean-Michel Lecerf, chef du service nutrition de l’Institut Pasteur de Lille et spécialiste en Endocrinologie et maladies métaboliques
  • Didier Le Lostec, PDG des Thermes de Brides-les-Bains
  • Nathalie Négro, diététicienne responsable du centre nutritionnel des Thermes de Brides-les-Bains
  • Bernard Waysfeld, nutritionniste et psychiatre
  • Gautier Zunquin, maître de conférences en activités physiques à l’Université du Littoral Côte d’Opale, chargé d’études cliniques sur l’obésité
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Pour nous contacter

Si vous souhaitez avoir des informations sur les troubles alimentaires et l’obésité, avoir des informations sur l’association ou participer aux activités de  l’association ou être orienté : vous pouvez nous  contacter grâce à l’@ de l’association suivant affects.et.aliments@free.fr

La présidente vous répondra et vous proposera un rendez-vous d’accueil préalable à l’adhésion au siège de l’association : 134 rue de Rivoli Paris 1er.

La participation aux ateliers, groupes thérapeutiques et d’entraide, journées thématiques, nécessite une adhésion, bien que certains soient ouverts à un tarif non-adhérents.

A bientôt!

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Le site

Le site actuel est un site d’information et d’entraide écrit à ce jour par Muriel et Brigitte, autour de la relation à la nourriture, des troubles des conduites alimentaires et de leurs retentissements notamment surpoids et obésité.

Les informations dispensées peuvent permettre de mieux comprendre la relation à l’alimentation, à son corps, quelque soit son poids, les troubles des conduites alimentaires, dans un environnement et une époque donnés ; leur caractère reste strictement informatif. Elles ne peuvent en aucun cas ni se substituer à une consultation ni remplacer l’avis ou le diagnostic d’un médecin spécialiste ou l’avis d’un psychologue ou psychiatre dans le cadre d’un projet psycho-thérapeutique. En cas de problèmes de santé, il est impératif de consulter un médecin.

Le site d’Affects et Aliments ne peut en aucun cas être considéré comme prescripteur. Il cherche à vous informer sur les moyens dont nous avons connaissance pour vous mettre en mouvement et reprendre en main votre relation à l’alimentation, à votre corps et à votre santé en étant moins isolé. Il communique également sur les activités de l’association.

Les informations disponibles sur le site ne sont ni complètes ni exhaustives et ne sont que des propositions. L’association reconnait la complexité des phénomènes engagés dans les thèmes évoqués. La responsabilité d’Affects et Aliments ne peut, en aucune manière, être engagée quant au contenu des informations figurant sur ce site ou aux conséquences pouvant résulter de leur utilisation ou interprétation.
Nous vous invitons chaleureusement à partager avec nous votre point de vue et votre expérience car nous pensons qu’une transmission des savoirs entre pairs est un soutien riche d’enseignements. Et savoir transmettre ce qu’on a appris permet de mieux le comprendre !

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Le blues du mangeur. Comment manger sans pécher? de Michelle Le Barzic

Michelle Le Barzic psychologue clinicienne pendant plus de 30 ans au Service de Nutrition , Hôtel-Dieu, 1 place du Parvis Notre Dame, 75181 Paris Cedex 04 exposé au 46ème J.A.N.D. 27 janvier 2006

Résumé

En changeant le monde pour assurer la subsistance indispensable à la survie de son espèce, le mangeur humain s’est transformé lui-même et sa fonction alimentaire s’est complexifiée au fur et à mesure des étapes de l’évolution qui creusait l’écart entre les homininés et les autres animaux. Dès lors, manger est plus que se nourrir pour l’Homnivore. Triple dans ses finalités, la fonction alimentaire humaine, déborde le seul cadre du nutritif et participe à l’humanisation individuelle et collective des mangeurs. Le mangeur contemporain est désorienté par les nouveaux risques que la modernité alimentaire lui fait courir. En quête de repères, que la religion et la transmission intergénérationnelle ne lui procuraient plus, ils s’en est remis aux experts scientifiques. La médicalisation du poids et du comportement alimentaire qui s’est généralisée au siècle dernier, en réduisant la fonction alimentaire humaine à la seule dimension nutritive, pourrait avoir créé en les aggravant les problèmes qu’elle prétendait résoudre. C’est en prenant conscience des mécanismes de l’impasse sanitaire qu’elle a contribué à créer que la Nutrition Médicale pourra aider les mangeurs à trouver les compromis satisfaisants entre leur appétit, leur corpulence et leur avenir sanitaire. Comme tous les êtres vivants, l’homme doit se nourrir pour survivre. Pour assurer sa subsistance et la survie de son espèce, le mangeur humain a inventé l’agriculture, le commerce et la science. En transformant le monde, il s’est changé lui-même et sa fonction alimentaire s’est complexifiée au fur et à mesure des étapes. Le mangeur contemporain se sent d’autant plus démuni devant la multiplication des risques alimentaires qu’il est bombardé d’informations aussi contradictoires que péremptoires. Son désarroi lui gâche le plaisir alimentaire que le péché de gourmandise avait pourtant si bien magnifié!

 Le mangeur humain, un rat pas comme les autres1

1. Le mammifère omnivore

Le mangeur humain est omnivore. Comme le porc, la fourmi, la blatte et le rat, il est capable d’assimiler toutes sortes d’aliments. Cette faculté est un atout considérable pour s’adapter aux modifications de l’environnement nutritionnel. Favorisant « l’autonomie », la « liberté » et l’ « adaptabilité », elle permet à l’omnivore de « survivre à la disparition de certaines espèces dont il se nourrissait ; [de] se déplacer, changer d’écosystème. »1 Cet avantage n’est pas sans inconvénient. Obligé à la diversité alimentaire pour couvrir tous ses besoins nutritionnels, le mangeur omnivore est soumis au « paradoxe de l’omnivore »2, « une sorte de double bind, de double contrainte, entre le familier et l’inconnu »3. A la fois poussé à l’exploration pour assurer l’indispensable diversification et contraint à une prudence méfiante pour éviter l’empoisonnement, il est tiraillé entre néophilie et néophobie. Foncièrement anxiogène, le paradoxe de l’omnivore est un puissant moteur d’apprentissages et d’interactions sociales, tant chez le rat que chez l’homme. Selon Claude Fischler, « la cuisine d’un groupe humain [participe à] la résolution du paradoxe de l’omnivore ». L’omnivore humain appartient à la classe des mammifères. La survie de l’espèce y est conditionnée à la sauvegarde des petits par les adultes. Cette contrainte est génératrice de développement et d’organisation sociale.

2. Manger est plus que se nourrir

L’australopithèque serait devenu humain en devenant chasseur pour pallier la disparition des ressources végétales4. L’organisation de la solidarité en groupes hiérarchisés usant de la parole pour communiquer a fait le reste. Foncièrement « naturelle », la fonction alimentaire humaine s’est ainsi enrichie de la dimension « culturelle » qu’elle contribuait à édifier. La distribution des rations et la disposition des mangeurs en vertu des importances hiérarchiques respectives confèrent progressivement à l’alimentation un statut d’organisateur privilégié de la vie en groupe dès le néolithique. Pour garantir l’harmonie des relations entre les membres du groupe, entre eux et avec l’univers5, la nourriture doit être aussi « bonne à penser » que « bonne à manger »6. L’ordre symbolique se déploie à partir de cette interdépendance. Millénaire après millénaire, il creuse l’écart entre les homininés et les autres animaux figés dans l’immuabilité de leur espèce par la génétique. « L’homnivore » post-moderne du troisième millénaire est le seul mammifère qui nourrit ses petits au biberon et qui leur enseigne les manières de table comme les règles du savoir vivre ensemble de sa communauté d’appartenance. Les enjeux de la longue période nourricière sont incommensurables pour la construction de la personnalité. « Par delà le nutritif, c’est l’identité, l’estime de soi et le rapport à l’autre qui se jouent dans les échanges nourriciers dont le climat affectif va imprégner la vie affective future. La conscience du corps propre, l’affectivité, la sexualité, les activités cognitives et les valeurs morales inhérentes à la vie intellectuelle et sociale adulte s’y instaurent simultanément7 ». Les règles de convivialité contribuent à la socialisation humanisante. « Manger ensemble, c’est partager la nourriture autant que les symboles qu’elle véhicule ; c’est observer des règles communes au moins le temps du repas. C’est donc participer à un rituel qui inscrit l’appartenance à un même groupe. »8 Le code alimentaire d’un peuple, qui traduit les « représentations qu’une société se fait d’elle-même »9, confère à l’alimentation son formidable pouvoir de liaison sur les interactions humaines.

Anciens et nouveaux maux alimentaires

1. Entre tout et rien

Le risque originel du manque alimentaire est loin d’être éradiqué. Aujourd’hui, plus de 2 milliards d’êtres humains sont tenaillés par « l’angoisse lancinante qui torture tout être affamé dès son réveil »10, et la faim « que les hommes libres ne connaissent pas »11 emporte un enfant de moins de 10 ans toutes les 7 secondes. L’industrialisation et la mondialisation agroalimentaires ont permis à une proportion croissante de la population du globe de manger plus qu’à sa faim, à l’abri des maladies de la malnutrition telles que le scorbut, le choléra, le rachitisme, pellagre et autres. En contrepartie, de nouveaux fléaux alimentaires assiègent le réfrigérateur et l’imaginaire du mangeur, toujours aux aguets vis-à-vis de ce qu’il incorpore. Après les viandes « aux hormones », les pesticides, la vache folle, la rupture de la chaîne du froid, les OGN, tous avatars de l’industrialisation agroalimentaire, la grippe aviaire procure une angoisse d’un type nouveau en menaçant d’effacer la frontière – patiemment consolidée depuis des millénaires – qui sépare l’homme de l’animal. L’accès au rassasiement pour tous, convoie en outre les risques de l’excès et multiplie les « maladies de la pléthore » : obésité, cholestérol, diabète, hypertension artérielle, « comportements alimentaires pathologiques »12 divers affectent de plus en plus précocement un nombre croissant de mangeurs qui en perdent le plaisir de manger à leur gré.

2. Trop de repères tuent les repères

Source d’inquiétudes et de culpabilités multiples, la nourriture devient plus difficilement « bonne à penser ». Nouveaux risques, nouveaux experts ; la Nutrition multiplie ses champs d’observation scientifique de l’acte alimentaire humain. Les nouveaux experts succèdent aux anciens, substituant leurs remèdes et leurs boucs émissaires à ceux de leurs prédécesseurs. Les croisades se succèdent contre le sucre, legras, les hydrates de carbones, qui sont tour à tour, dénoncés et proscrits puis réhabilités, avant d’être à nouveau honnis. Ce bombardement d’informations contradictoires suscite une « planétaire cacophonie alimentaire » face à laquelle « le mangeur désorienté, à la recherche de critères de choix, trouve surtout à nourrir son incertitude13 ». Le mangeur en perd son plaisir de manger et s’en remet à ses médecins pour lui prescrire les normes alimentaires et pondérales garantes de la bonne santé pour lui et ses enfants. Il applique des messages nutritionnels souvent manichéens, qui peuvent l’entraîner à prendre des croyances pour du savoir. Ces malentendus peuvent l’entraîner à faire des choix alimentaires qui vont favoriser la prise de poids alors qu’il pensait la combattre14.

Les écueils de la médicalisation

1 – Les dangers de la normalisation pondérale

Depuis que l’obésité a été officiellement reconnue comme une maladie en 1997 par l’OMS15, un tableau officiel des IMC distingue les seuils de corpulence « de bonne santé » de ceux qui s’en écartent. Dès lors, être gros ou maigre n’est plus une façon d’être, mais un indice de santé et « la dérive idéologique qui transforme insensiblement la santé en critère de discrimination sociale entraîne avec elle le désaveu du poids16 ». Tous ceux dont les mensurations s’écartent des normes sont poussés à entreprendre les régimes restrictifs, dont on sait qu’ils risquent d’induire l’inflation des kilos qu’ils prétendent éradiquer17 tout en facilitant l’apparition de troubles du comportement alimentaire18. Hermann et Polivy19 ont démontré depuis 1980 les effets paradoxaux du « syndrome de restriction cognitive », qui risque d’entraîner le sujet restreint à manger non seulement plus que ce quil voudrait, mais plus que ce quil aurait mangé sil navait pas cherché à manger moins. Ce volontarisme alimentaire expose à des dérapages à chaque fois quun impondérable déjoue la planification et il épuise la force du moi20. Il déconnecte le mangeur de ses signaux internes de faim et satiété, qui sont les régulateurs naturels de la prise alimentaire. L’effet iatrogène de la restriction cognitive fait aujourd’hui l’objet d’une vive controverse21. Il est frappant de constater que ses opposants s’appuient sur des arguments et des preuves physiologiques et caloriques alors que la restriction cognitive a clairement été définie comme un phénomène psychologique, un état psychique interne, indépendant de la quantité calorique absorbée. Ce malentendu persistant au sein de la Nutrition Médicale pourrait éclairer l’impasse des approches diététiques de l’obésité depuis plus de 50 ans.

2 – Les risques de la prévention systématique

Soucieuses de prévenir l’obésité chez leurs enfants, les mères ont appliqué les prescriptions nutritionnelles de leurs pédiatres. Après l’alimentation hyperprotidique prônée pour les nourrissons dans les années 198022, les restrictions alimentaires précoces pourraient avoir contribué à promouvoir le poids qu’elles cherchaient à limiter23, en instaurant la dérégulation alimentaire propice au développement de l’obésité. La restriction précoce entrave également le développement intellectuel et psychologique harmonieux des enfants en particulier les filles, entamant dès l’âge de 5 ans la confiance en soi et l’estime de soi, de ceux qui y sont soumis24. En obéissant aveuglément à de soi-disants experts pour l’alimentation de leurs petits, les mères de famille n’ont-elles pas participé « à leur insu à  «l’appauvris- sement symbolique »25 de l’alimentation humaine qui […] favorise la dérégulation physiologique qui livre le comportement alimentaire à la puissance pulsionnelle incontrôlable. »26 ? Voilà plus d’un demi-siècle que la Nutrition Médicale Internationale mène sa lutte contre l’obésité. Le résultat n’est pas probant. Force est de constater que le problème s’aggrave et que ce sont les obèses qui en souffrent. Devenant de plus en plus gros de plus en plus tôt, de plus en plus malades, ils multiplient les régimes, mangent de plus en plus et de plus en plus mal, et ils perdent le plaisir de manger. Ils ont honte d’eux-mêmes et ils cachent leur détresse et leur appétit, à leur propres yeux comme à ceux des autres27

3 – Faut-il changer le monde ou les mangeurs ?

Nul ne songe à contester que l’obésité soit réellement un problème de santé publique, qui altère la qualité de vie des obèses et entrave leur épanouissement professionnel et social. La réalité des préjudices et stigmatisations dont ils sont victimes est largement démontrée. Un problème insoluble est souvent un problème mal posé, voire créé par les solutions qui lui sont appliquées28. Pas plus que la santé, le poids et le comportement alimentaire des humains, ne sont des réalités médicales. Ce sont des réalités existentielles complexes, résultantes de facteurs hétérogènes d’ordre psychologique, social et environnemental. Or, depuis plus d’un demi-siècle, le modèle médical impose sa grille de lecture et ses solutions à un « problème » qui échappe à son domaine de compétence. Cette exclusivité révèle et entretient une cascade de dénis de la réalité qui pourrait expliquer cette impasse sanitaire : N’est-ce pas la diversité, l’hétérogénéité et la complexité de la personne humaine, dont l’identité qui s’incarne en son corps29 est irréductible à un indice de corpulence, qui sont déniées par les normes statistiques de corpulence ? N’est-ce pas également la formidable puissance inconsciente qui règne sur le corps et l’appétit des mangeurs, oeuvrant dans l’ombre à la construction de sa personne et soutenant le processus civilisateur grâce aux traditions alimentaires, qui est déniée par la normalisation médicale du comportement alimentaire humain ? Enfin, n’est-ce pas le caractère inéluctable de l’augmentation du poids moyen des mangeurs – certains plus que d’autres, en vertu de l’iniquité génétique – immergés dans un environnement où il y a à la fois « plus à manger et moins à bouger », qui est dénié par une communauté médicale envoûtée par les atouts statistiques de la minceur ? Idéologies et préjugés s’arriment au déni. En s’aveuglant sur les réalités qui les dépassent, les institutions médicales pourraient avoir aggravé la souffrance de ceux qu’ils prétendaient aider ; pire, elles pourraient les avoir rendus vraiment malades.

Conclusion

Au coeur de ce formidable mouvement évolutif perpétuel qui transforme l’espèce humaine au fil des générations, la fonction alimentaire obéit à des finalités qui débordent largement l’aspect nutritif, indispensable à la vie. L’importance de ces fonctions, enchâssées dans les sphères affective, spirituelle et sociale de l’existence humaine, a été perdue de vue par les scientifiques de la Nutrition qui tentaient d’enrayer les menaces que la pléthore alimentaire fait peser sur la santé des mangeurs occidentaux, en contrepartie des bénéfices de la modernisation et la mondialisation alimentaires. Cette méconnaissance n’est probablement pas étrangère l’aggravation exponentielle du phénomène. C’est pourquoi il est urgent que les experts de l’obésité se détournent des préjugés simplistes et moralisateurs qui les ont égarés, et qu’ils en délivrent l’opinion collective pour lutter contre la stigmatisation du poids qui aggrave la souffrance des obèses et leur obésité elle-même.

Références bibliographiques

1. Fischler C. L’Homnivore, Payot, 1990.
2. Rozin P, « The selection of foods by rats, humans, and other animals », Advance in the study of behavior, JS Rosenblatt, RA Hinde, E Shaw & C Beer, Academic Press, 1976 ; 21-76.
3. Fischler C. opus cité.
4. Perlès C. « Les stratégies alimentaires dans les temps préhistoriques », Histoire de l’alimentation, Flandrin JL, Montanari M, Fayard, 1996 ; 29-46.
5. Détienne MN. « Entre bêtes et dieux », Nouvelle revue de Psychanalyse, 1972 ; 6 : 231-258.
6. Fischler C. opus cité.
7. Guy-Grand B., Le Barzic M. Les trois fonctions du comportement alimentaire, La revue du Praticien, 2000 ; 50 : 480-483.
8. idem
9) Détienne MN. article cité.
10. Ziegler J. Les nouveaux maîtres du monde et ceux qui leur résistent, Fayard, 2002.
11. Levi P. Si c’est un homme, (1958), Julliard, 1987.
12. Le Barzic M. « Troubles du comportement alimentaire ou comportement alimentaire troublé ? », Femmes & Nutrition, Cerin Symposium, 2000 ; 175-191.
13. Fischler C. opus cité
14. Oakes ME. Stereotypical thinking about foods and perceived capacity to promote weight gain, Appetite, 2005 ; 44 : 317-324.
15. WHO World Health Organization. Obesity :preventing and managing the global epidemic. Report of a WHO consultation on Obesity. Geneva, 3-5 june 1997 (WHO/NUT/NCD/98.1)
16. Le Barzic M., Pouillon M. La meilleure façon de manger, Odile Jacob, 1998.
17. Korkeila M., Rissanen A. & al. Weight loss attempts and risk of major wheigt gain : a prospective study in Finnish adultes, Am J Clin Nut
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18. Polivy J, Herman CP. Dieting and binging, a causal analysis, Am Psychol, 1985, : 40 : 193-201.
19. Herman CP, Polivy J. « Restrained Eating », in Obesity, Stunkard AJ. Philadelphia, Saunders WB., 1980 ; 209-228.
20. Kahan D., Polivy, J., Herman CP. Conformity and dietary disinhibition : A test of the Ego-strength model of regulation, Int J Eat Disord, 2003, 33 :165-171,
21. Lowe MR, Levine SL. Eating motives and the controversy over dieting : eating less than needed versus less than wanted, Obesity Research, 2005 ; 13 : 797-806.
22. Rolland-Cachera MF. & al. Influences of macronutrients on adiposity development : a follow up study of nutrition and growth from 10 month to 8 years of Age, Int J of Obesity,1995 ; 19 : 573-578.
23. Fischer JO, Birch LL. Eating in the absence of hunger and overweight in girls from 5 to 7 Y of age, Am J Clin Nut, 2002 ; 76 : 226-31.
24. Davison KK, Birch LL. Weight status, parent réaction and self-concept in five-year-old girls,
Pediatrics, 2001 ;107 : 46-53
25. Aries P. La fin des mangeurs, Desclée de Brouwer, 1997.
26. Le Barzic M. La modernité alimentaire : une mutation nécessaire pour le mangeur et ses experts, Cholé-doc, 2000 ; 62.
27. Le Barzic M. Déterminants psycho-sociaux de obésités massives, Rev Prat, 1993 ; 43 : 1900-1903,
28. Watzlavick P & al. Changements, paradoxes et psychothérapies, (1975), Seuil, 1981.
29. Marzano-Parisoli MM. Penser le corps, PUF, 2002 .
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Jen Davis, photographe

Née en 1978, vit et travaille à New York et Diplômée de la Yale University School of Art, USA. www.jendavisphoto.com

Expositions: Festival international de photo à Fredrikstad, Norvège, « Body Time », Exposition en Septembre 2013 au Centre d’Art contemporain Braenderigaarden à Viborg, Danemark…
« Dans cet ensemble de travaux, j’ai traité des incertitudes associées à mon apparence physique, et de la corrélation directe entre la perception de nous-mêmes et la manière dont nous sommes perçus par les autres. La photographie est le moyen d’expression que j’utilise pour raconter mon parcours dans la vie. C’est un exutoire pour exposer mes combats et mes pensées à l’égard de la société dans laquelle nous vivons ; une société qui impose un idéal de beauté basé sur l’apparence physique. J’ai forgé une relation entre mon appareil photo et moi où je transforme l’acte de prendre une photo en une performance devant l’objectif. Mon travail est, d’une part, basé sur des expériences personnelles que j’ai re-construites en une photo, et d’autre part, repose sur des fantasmes inventés de ce que j’imagine être une relation physique du point de vue de l’intimité, de l’amour et du désir. À travers l’acte de photographier, j’invite le spectateur à une plongée dans les dix dernières années de ma vie privée, à une exploration des fragilités qui sont miennes, associée au combat de toujours avec mon corps, les sentiments d’isolement, la lutte pour identifier la beauté, et la quête d’intimité ».

Je vous invite à aller voir les photos de Jen Davis sur son site pour découvrir la sensibilité qu’elle nous transmet de son expérience corporelle.

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Film Bouboule

Bouboule Autobiographie: 12 ans, 100kg, une mère célibataire et deux pestes pour sœurs, l’histoire de Kévin « Bouboule » n’est autre que celle du réalisateur Bruno Deville : « Il y a beaucoup de ressentis et d’émotions personnelles dans le personnage de Kevin qui constitue le héros de ce film », explique-t-il, avant de poursuivre : « Adolescent, mon poids flirtait avec les cent kilos. Je consolais ma mère du départ de mon père et j’étais trop mal dans ma peau pour espérer un jour embrasser une fille. Des régimes drastiques m’étaient prescrits. Je suivais des cours de natation trois fois par semaine. En maillot de bain, l’exposition de ma poitrine et de mes bourrelets était une humiliation épouvantable. Pour ma mère, mon poids était vécu comme une maladie incurable, tandis que mes sœurs jouaient les bourreaux dans leurs corps parfaits. Intimement, je ressentais une profonde injustice et beaucoup de colère d’être différent des autres et exclu par mon apparence. Aujourd’hui même si mon poids n’est plus alarmant sur la balance, des vergetures marquent mon ventre comme des cicatrices d’un passé inoubliable. » Souhait de dédramatisation: Même si le sujet est grave, Bruno Deville et Antoine Jaccoud (le scénariste) ont voulu « s’affranchir de la simple mise en fiction du « problème de société » ou de l’autobiographie pure ». Bouboule est le premier film dans lequel joue le jeune David Thielemans. Il y interprète Kévin, alias Bouboule.

Commentaire: Nous avons trouvé ce film difficile sur le plan émotionnel car il nous permet d’éprouvé le vécu d’un enfant en situation d’obésité: sa solitude, son absence de protection face à la violence des autres, ses interactions avec son milieu familial et la place singulière qu’il y occupe, les inadéquations des réponses des soignants, le recours possible à des relations de type fascistes pour répondre à une insécurité affective, la place privilégier d’un animal familier pour apporter tendresse et protection face au monde extérieur. Un  film intéressant qui questionne sur l’obésité infantile et sur les réponses inadéquates des adultes,  sans logique arbitraire.

N’hésitez pas à partager avec nous vos réactions, commentaires personnels sur ce film dont on ne reste pas indifférent!

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Hasta la vista (film)

Hasta la vista est une comédie dramatique belge (Flandre) sortie en 2011, mettant en scène Gilles De Schrijver, Robrecht Vanden Thoren, Tom Audenaert et Isabelle de Hertogh. Le film a été réalisé par Geoffrey Enthoven. Le scénario est écrit par Pierre De Clercq et inspiré d’une histoire vraie. Durée: 108 minutes

Film Hasta la vista
Jozeph, Lars et Philip sont trois jeunes gens ayant un handicap grave qui, déterminés à perdre leur virginité, se lancent dans un voyage aventureux à travers la France jusqu’en Espagne, avec la complicité d’une jeune femme qui leur sert de chauffeur et d’infirmière. Totalement dépendants de leurs parents, ils échappent à leur surveillance et partent à leur insu. Ceux-ci les rattrapent au cours du périple, mais la révolte des trois amis convainc finalement les parents de les laisser accomplir leur rêve. Au-delà des contraintes logistiques qui engendrent mauvaise humeur et incompréhension entre les trois handicapés et leur chauffeur, des liens inattendus vont se créer.

Commentaire: Film de Geoffrey Entheven sur la sexualité de 3 jeunes poly-handicapés physiques qui souhaitent s’émanciper auprès de prostituées en Espagne. Cette aventure est possible grâce aux services  de leur chauffeur qui est une femme obèse. Ce film est sur la stigmatisation des personnes handicapées et parle aussi de celle des personnes fortes.

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Sophrologie, séance de groupe, samedi 11/2014

Séance de groupe de sophrologie

Autour du sommeil

La dernière séance sur le sommeil ayant remporté l’adhésion des participants, nous allons continuer sur ce thème. Accueil : 14h Séance : 14h30 – 15h15 puis Échanges sur vos ressentis en présence d’une psychologue de l’association pendant la séance. Fin à max 16h

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« Au coin bio » au marché des enfants rouges

En octobre 2014  Sortie restaurant bio au marché des enfants rouges 
39 Rue de Bretagne, 75003 Paris. Le plus vieux marché de Paris est un espace de convivialité où on ne peut pas réserver;  Ambiance très sympathique.
Horaires d’ouverture: Dimanche : 8h30 – 17h et Mardi – Samedi : 8h – 20h30
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Projets de groupes d’entraide et d’ateliers de développement personnel

ACTIVITÉS PHYSIQUES ADATEES

Sorties vélo au bois de Vincennes

Qi Gong au 104 

Projet piscine: participation à une séance d’aquagym en commun sur une piscine municipale à Paris avec possibilité accès libre à l’aquagym. Voir « Faire de l’aquagym à Paris Les piscines municipales proposent tout au long de l’année des séances d’aquagym de 45 minutes. Au prix de 6 euros la séance (possibilité d’acheter des cartes de 10 entrés à 53 euros), il faut en plus s’acquitter des droits d’entrée. Consultez la page des horaires d’aquagym pour avoir les horaires proposées dans votre piscine préféré ! Attention ces horaires sont données à titre informatif et peuvent faire l’objet de modifications.

Une séance d’initiation à la psychomotricité en groupe  pour mieux habiter son corps avec Pierre Dalarun.

Poursuivre notre participation aux randos santé de l’association Lutèce Rando, faire plus d’activités physiques adaptées en commun avec l’association Vers un nouveau regard.

Projets d’Ateliers de développement personnel

Travail de Coaching en groupe avec Véronique RENAUT Coach: Co-développement par objectifs personnels

Atelier Embellie sur l’Image de Soi avec un photographe et une conseillère socio-esthétique pour une mise en valeur de soi.

Proposition ateliers jeux de développement personnel avec Muriel Raude

Un atelier cuisine

Proposition d’ateliers Brigitte B:
Un atelier créatif sur les questions de discrimination : construction d’une affiche sur la féminité de la femme ronde
• Second Atelier modelage d’une figurine

Proposition Shanti Gowda : Ateliers de sensibilisation à la « pleine en conscience » (programme MBCT)

Aussi:

  • Sorties soldes dans les magasins pour femmes rondes et Embellissement de vêtements auxquels on tient
  • Séances d’initiation à différentes danses
  • Organisation de conférences à thème avec invités.

 

 

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