Poème à mon corps d’Elisabeth B.

Les fesses, trop dodues

Les yeux marron couleur cochon

Les mains bonnes à rien

Le nez qui ne me vient de personne

Les seins ? Aussi inexistants qu’insensibles

Les cheveux qu’on voit grisonner

La taille jamais assez marquée 

Les pieds déformés par les talons pour faire femme

Les cuisses parcourues de sillons

La bouche qui avale les non-dits 

Et l’œsophage endolori

Le ventre se fait réceptacle du tumulte

Le corps n’est qu’un champ de bataille


Les fesses, moelleuses à souhait

Les yeux émeraude par grand soleil

Les mains qui écrivent en fleuve

Les lèvres, gourmandes et curieuses

Même les seins qui allaiteront si je le veux 

Les cheveux que je n’essaye plus de dompter

La taille où s’accrochent les mains des danseurs

Les pieds pour gravir des montagnes 

Les jambes dévoilées qui se laissent effleurer

Les vergetures comme autant de lignes qui racontent 

Le ventre gonfle et dégonfle selon les humeurs

Les armes finalement que je dépose aux pieds

De ce corps, butineur de plaisirs


A propos

Présidente de l'association Psychologue Clinicienne, psychothérapeute, spécialisée conduites alimentaires
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