Sorti le 15 juin 2017 aux Éditions Goutte d’Or.
Rayon : Sociologie et Anthropologie / Œuvres, études et analyses Sociologie et Anthropologie
« L’auteure retrace son parcours et dresse un réquisitoire contre l’attitude des institutions (école, vie professionnelle, santé, entre autres) à l’égard des personnes obèses. Elle interroge le rapport de la société contemporaine au corps des femmes ».
Citation: « Ce qui gêne tant les gens, c’est mon poids : 150 kg pour 1,53 m. Après avoir été méprisée pendant des années, j’ai décidé d’écrire pour ne plus m’excuser d’exister. De là est née cette enquête journalistique dans laquelle j’affronte mes tabous et mon passé, et où je décortique le traitement que la société – professionnels adeptes de la chirurgie de l’obésité, magazines féminins, employeurs – réservent aujourd’hui aux grosses. »
“Je suis grosse et voici mon corps” : Gabrielle Deydier se dénude : https://www.youtube.com/watch?v=ezEQIvcW1W0
Elle invite à l’affirmation et aux dires dans sa dernière phrase du livre: « J’espère que nous les gros nous mettrons fin à notre cavale »
Son témoignage plein de sincérité, sensibilité et d’humour nous alerte sur les discriminations quotidiennes dont font l’objet les personnes en surcharge pondérale.
Grâce à une argumentation documentée sur le rapport au social et au médical, elle nous invite à la prudence face à la chirurgie bariatrique en inflation, qui devient la « solution » trop univoque et normée et non réservé à des situations exceptionnelles. En effet ce recours chirurgical dans sa fréquence chez les femmes, rend compte de leur souffrance dans leur relation à leur corps face au regard social. Gabrielle Deydier nous signale les risques de retentissements tragiques suite aux désillusions ou espoirs déçus sur ses situations humaines et intimes complexes.
Elle insiste avec le philosophe Pierre Girard dans « Anorexie et désir mimétique » Herne, 2008 sur ce poids du regard: « Nous vivons dans un mode où manger trop et ne pas manger assez sont deux moyens opposés, mais inséparables, de faire face à l’impératif de minceur qui domine l’imaginaire collectif ». Selon G. Deydier « Mais l’anorexie trouve un peu plus facilement sa place dans les journaux, sans doute parce qu’elle reste associée à l’idée de maitrise de soi, plus valorisée que le laisser-aller auquel renvoie l’obésité ».
Puissions-nous de tout cœur avec elle, offrir dans l’association un espace social et humain bienveillant pour l’expression de ses multiples souffrances et leurs témoignages et permettre ainsi une sortie de l’isolement et du repli.
Brigitte Ballandras psychologue et présidente